L'Histoire est écrite par les vainqueurs. Jusqu'à ce que la Cour d'appel déclare les tarifs de la Maison-Blanche illégaux, les marchés prenaient chaque mot de Donald Trump pour argent comptant. Souvent, les mauvaises données économiques des États-Unis ou l'incertitude causée par la politique commerciale étaient ignorées au profit des discours optimistes du Président et des responsables de l'administration. En conséquence, les valorisations fondamentales des entreprises du S&P 500 ont grimpé si haut que le risque d'une correction dans l'indice boursier large est devenu préoccupant.

Si tout le monde fait la même chose, d'où viendront les haussiers du S&P 500 lorsque le marché boursier commencera un repli majeur ? Acheter pendant la baisse fonctionne, mais seulement jusqu'à un certain point. L'indice large se négocie à 3,23 fois chaque dollar de revenu des entreprises, un record absolu. Le ratio cours/benefices attendus pour les 12 prochains mois est de 22,5 — ce qui n'est pas le plus élevé de l'histoire, mais bien au-dessus de la moyenne de 16,8 depuis 2000.

Évolution du ratio cours/ventes du S&P 500

Toutes les entreprises ne sont pas onéreuses. Neuf membres du S&P 500 ont une capitalisation boursière dépassant 1 000 milliards de dollars. La part des 10 plus grandes capitalisations en termes de valeur de marché représente 39,5 % de l'indice global, un autre record. Beaucoup croient que les actions technologiques, menées par NVIDIA, justifient leurs valorisations. Cependant, leurs bénéfices ne continueront pas à croître à un rythme aussi exponentiel indéfiniment. Les investisseurs patienteront dans cette attente, mais finalement, la déception mènera à une correction.

Il est tout à fait possible que le marché devienne turbulent en septembre. Au cours des 30 dernières années, le S&P 500 a perdu en moyenne 0,7 % durant le premier mois de l'automne. De plus, il a enregistré des baisses mensuelles lors de quatre des cinq dernières années.

Performance du S&P 500 en septembre

Selon Yardeni Research, même une réduction du taux des fonds fédéraux de la Réserve fédérale en septembre pourrait avoir un impact négatif sur l'indice large. La menace d'une accélération de l'inflation aux États-Unis planera sur le S&P 500 comme l'épée de Damoclès. L'entreprise estime que la réaction du marché boursier aux chiffres de l'emploi d'août pourrait être imprévisible. Des données solides réduiront les chances que la Fed reprenne un cycle d'assouplissement monétaire ; des données faibles confirmeront que l'économie américaine ralentit. Les deux résultats sont mauvais pour les actions.

D'autres confusions proviennent de la décision de la Cour d'appel déclarant que les tarifs de Trump étaient illégaux. Leur retrait aidera-t-il l'économie américaine ? Ou au contraire, cela pourrait-il nuire, étant donné que les États-Unis pourraient devoir retourner des milliards collectés en tarifs ?

Techniquement, sur le graphique journalier du S&P 500, nous observons un retour à la juste valeur à 6450. Comme indiqué précédemment, cela augmente le risque d'une correction. Cette dernière pourrait commencer à cause du modèle de retournement des "Trois Indiens". Le niveau de 6450 est une sorte de ligne rouge : une chute en dessous serait un signal de vente ; un rebond, une invitation à acheter.